Face à la forte augmentation des cas de victimes de diffusion non consensuelle de contenus intimes en ligne, Point de Contact et la Korea Communication Standards Commission (KCSC) ont signé le 21 septembre 2022 une déclaration conjointe par laquelle elles s’engagent à élargir leur coopération pour lutter contre ce type de cyberviolences.
En effet, en Corée la KCSC a vu une forte augmentation de signalements de diffusion non consensuelle de contenus intimes, de 6.322 cas en 2020 à 11.568 cas en 2021, et ce chiffre sera encore dépassé en 2022. Point de Contact a également constaté une augmentation de 64% des signalements reçus entre 2020 et 2021. Ce phénomène implique le partage de toute image ou vidéo à caractère sexuel d’une personne sans son consentement, y compris les deepfakes (contenus digitalement altérés afin de produire des contenus sexuels d’une personne), entre autres.
Une telle pratique est illicite en République de Corée (Corée du Sud) et en France, dont les peines sont portées à 2 ans d’emprisonnement et à 60 000 euros d’amende (article 226-2-1 du Code pénal).
L’usage détourné de technologies de plus en plus pointues par les cybercriminels afin de créer des deepfakes transforment l’ampleur de ce phénomène et suscitent des nouveaux défis pour l’ensemble des acteurs œuvrant au retrait de ces contenus.
Ces tendances inquiétantes soulignent l’extrême gravité de la diffusion non consensuelle de contenus intimes et des conséquences néfastes que celle-ci peut entraîner sur les victimes.
Dans ce contexte, Point de Contact et KCSC s’engagent à :
Jean-Christophe Le Toquin, président de Point de Contact : « Point de Contact est la première hotline à signer une déclaration commune avec la KCSC après l’autorité australienne de la eSafety Commission, et nous aiderons l’autorité coréenne à élargir cette nécessaire coopération avec d’autres hotlines en Europe et à l’international. »
Jung Yun-Joo, Président de KCSC : « Nos deux pays vont renforcer leur coopération en partageant leurs points de vue, les meilleures pratiques et travailler ensemble pour développer la compréhension des conséquences dangereuses du partage non-consensuel des images intimes. »
Combattre la diffusion non consensuelle de contenus intimes nécessite une coopération proactive des acteurs publics et privés (autorités, institutions judiciaires, entreprises, plateformes et société civile) à échelle nationale et internationale, afin d’œuvrer rapidement au retrait des contenus, de développer des outils technologiques pour les détecter et éviter ainsi la « revictimisation », de judiciariser les auteurs et de sensibiliser les internautes au signalement.
Fondée en 1998, Point de Contact est une association loi 1901. Soutenue par la Commission européenne et par le Comité Interministériel de Lutte contre la Délinquance et la Radicalisation (CIPDR), l’association s’est rapidement imposée comme une référence auprès des autorités dans le traitement des signalements de contenus manifestement illicites en ligne. Point de Contact lutte contre les cyberviolences, y compris les violences sexuelles sur mineurs, la haine en ligne et les contenus à caractère terroriste sur Internet. Membre fondateur du réseau international de points de signalement INHOPE, Point de Contact œuvre aux côtés de ses partenaires à l’échelle européenne et mondiale pour le retrait de contenus d’exploitation sexuelle de mineurs. Enfin, Point de Contact s’investit pour la reconnaissance et la protection des professionnels exposés au quotidien aux contenus violents.
Suivez l’actualité de Point de Contact sur Twitter, Facebook, Instagram ou LinkedIn.
Créé en 2008, Korea Communication Standards Commission (KCSC) est l’organe administratif de régulation de contenus du gouvernement de la République de Corée. KCSC promeut une culture des communications plus sûre afin de mieux protéger les internautes dans leurs usages du numérique. KCSC a créé le “Digital Sex Crime Information Bureau” en 2019, composé par plusieurs délégations dédiées aux thématiques de la prévention, du traitement des signalements et de la protection de la jeunesse.